Trois propositions convivialistes pour contribuer à répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques.
1) Reprendre la réduction du temps de travail
Car c’est le seul moyen qui a fait ses preuves pour diminuer le chômage et la précarité, fléaux sociaux, économiques et politiques qui touchent la plupart des pays et tout particulièrement les jeunes.
Il y a 100 ans, le nombre d’heures travaillées par personne en France dans le cours d’une vie correspondait à un peu plus du double du temps de travail moyen actuel. Pour sortir de la centralité de la valeur travail et pour réenclencher en France ce processus bénéfique et historique que constitue la réduction du temps de travail, il faudrait dans un premier temps diminuer de la durée légale du travail à 32 heures par semaine qui pourra être déclinée sur le mois ou l’année et pourquoi pas sur une vie entière. Cette proposition n’est pas incompatible avec l’instauration d’un revenu universel.
La réduction du temps de travail est également un instrument au service d’une société du temps libéré dans et hors le travail, pour permettre de construire de nouveaux espaces de démocratie.
2) Vers un autre modèle énergétique :
Notre civilisation thermo industrielle qui s’est appuyée depuis deux siècles sur les énergies fossiles et plus récemment pour l’électricité sur le nucléaire arrive à la fin de son cycle. Ces énergies sont les principales causes du dérèglement climatique, des pollutions, des conflits… Il convient, comme le propose en France l’association Négawatt, de promouvoir l’efficacité, la sobriété et les énergies renouvelables tout en sortant du nucléaire, énergie dangereuse, à la gestion structurellement anti démocratique et non transparente, laissant des déchets qui vont empoisonner la terre et ses habitants jusqu’à la nuit des temps….et nous le savons maintenant coûteuse.
En France, nous avons l’opportunité de sortir de cette énergie en ne dépensant pas les 100 milliards prévus (d’ici à 2030 et selon la Cour des comptes) pour prolonger de dix ans le vie de nos centrales, et en réinjectant cette somme dans la rénovation thermique des 10 millions des bâtiments collectifs privés et publics. La durée du bénéfice serait de 40 ans, permettrait à environ dix millions de ménages et collectivités concernés de réduire de 30 à 50% leur facture de chauffage, créerait plus de 100 000 emplois non délocalisables dans le BTP et diminuerait les émissions de GES.
3) Sortir de notre monarchie républicaine
Notre modèle démocratique représentatif (il faudrait plutôt dire délégataire) est lui aussi à bout de souffle. Comment aujourd’hui garder en tant qu’élu ou parti politique une crédibilité, alors qu’une part de plus en plus importante de nos concitoyens a choisi de rejeter les représentants politiques en les ignorant ou en les considérant comme incapables de prendre la mesure des transformations à opérer ?
L’appel à l’organisation d’une Assemblée Constituante doit nous permettre de poser les bases d’un projet global de gestion citoyenne décentralisée, autonome et solidaire. Pour aller vers une société plus juste et conviviale, nous devons impérativement sortir de cette monarchie républicaine où une demi douzaine de personnes décide, sous la pression permanente des puissances et lobbys économiques, du sort de 65 millions de nos concitoyens.
Denis Vicherat