mardi 17 décembre 2019

1) Pour d’autres modalités pénitentiaires et judiciaires : la prison autrement
Comment passer de la délinquance à la désistance (réinsertion postpénale sans récidive et sortie de la délinquance) et éviter que la prison ne crée de la délinquance au lieu de seulement l’endiguer ? 

Il faut, pour cela, miser sur la perspective d’une reconstruction de la personne dans son humanité et dans son rapport à la société.

Ce qui implique :

  • La création de « plateformes externes d’accompagnement », ouvertes en continu, hors détention.
  • La multiplication de centres ou de quartiers de peines aménagées (CPA/QPA). favorisant l’autonomie et la responsabilisation du détenu, dans un cadre d’interventions pluridisciplinaires (administrations et associations) et d’engagements réciproques de confiance. 
  • La mise en place de « prisons sans barreaux » dites aussi « prisons ouvertes ».
  • Pour une « gouvernance urbaine » adaptée à la périurbanisation : l’intercommunalité comme échelon de représentation électorale.

Comment adapter le cadre territorial des habitants et électoral des citoyens à leurs espaces vécus au quotidien ? La commune ne joue plus bien ce rôle.  Il faut donc explorer l’idée de faire du niveau de l’intercommunalité (communautés de communes, communautés d’agglomération) le premier niveau de représentation électorale, et, pour éviter de faire grossir encore le « millefeuille » français, d’envisager la suppression du niveau électoral communal.

  • Pour une maîtrise d’usage reconnue

Pour développer  une convivance  urbaine démocratique, il faut reconnaître et instituer une maîtrise d’usage dans tous les domaines où les citoyens ont le statut « d’usagers » (urbanisme, par exemple). 
Cette exigence dépasse de loin la simple « participation des habitants », trop souvent illusoire ou instrumentalisée. Il faut du temps, de la confiance et de l’apprentissage pour  permettre une véritable interaction entre élus (maîtres d’ouvragedécisionnaires et garants de l’intérêt général), experts/spécialistes/techniciens (maîtres d’œuvre techniquement compétents) et habitants (maîtres d’usage dans leurs expériences de terrain au quotidien). 
La reconnaissance d’une telle maîtrise d’usage permettra notamment la privatisation néolibérale rampante des espaces publics. C’est là un enjeu démocratique majeur du « droit à la ville » pour tous.

 

Anne-Marie Fixot

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