mardi 17 décembre 2019

1. Mettre en place une politique puissante et cohérente d’accueil des réfugiés. L’idée est de coupler cela à une grande politique de transition. Comme il faudra sortir du pétrole d’ici quelques années (rappel : un plein d’essence équivaut à 4 ans de travail humain), nous manquerons de main d’oeuvre. Nous pourrions leur proposer de travailler à un grand retour à la Terre ici en France, pour refaire vivre les campagnes (il faudra plus de 120 millions de néoruraux en Europe d’ici 2030) et mettre en place un programme de transmission des savoirs : qu’eux nous apprennent ce qu’il savent, et nous leur apprenons la culture française (et le retour du savoir faire). Il faudrait coupler aussi cela à un programme d’envoi de français(es) dans les pays en guerre, pour se rendre compte de la réalité de terrain, et pour aider à reconstruire.

2. Mettre en place une gigantesque réforme agraire. Sortir des énergies fossiles, redistribution des terres, remembrement en petites parcelles, retour des haies, repeuplement des campagnes (aide à l’installation des néoruraux), mise en place de programmes de traction animale, de formation à l’agriculture non-industrielle, etc. Il y a beaucoup de verrous juridiques à faire sauter ou à faire évoluer (le bail à ferme, par exemple).

3. Redonner une responsabilité aux actionnaires. Dans le modèle économique actuel, les investisseurs mettent leur argent là où c'est rentable, point barre. Pour un investisseur, la règle de la rentabilité est plus forte que l'éthique ou que la pollution. Il faudrait donc modifier le système juridique pour rendre les actionnaires légalement responsables des impacts environnementaux des entreprises dans lesquelles ils investissent. Cela revient donc à intégrer le risque environnemental dans le cerveau des investisseurs, ou comme disent les économistes, internaliser les externalités négatives. En fait, ils intégreraient dans leur choix la finitude du système-Terre. Mécaniquement, les investissements seraient ainsi dirigés vers des technologies régénératrices, ou au minimum moins polluantes. Les actionnaires et les investisseurs ne pourraient plus chercher l'expansion illimitée (profits illimités) puisque si leurs investissements polluent plus, ils en sont légalement responsables (ils perdent). Pour continuer à faire de l'argent, ils devraient donc investir dans une transition digne de ce nom.

 

Pablo Servigne

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