1. Le problème principal de la France, c’est son monarchisme bureaucratique. Pouvoir et prestige y sont monopolisés par une élite minuscule, une noblesse d’État toujours plus fermée sur elle-même.
Cette monopolisation engendre, à un pôle, morgue, mépris de caste et cécité bureaucratique, et, partout ailleurs, un sentiment d’humiliation et d’impuissance. On n’y remédiera qu’en ouvrant largement le recrutement des élites françaises et en multipliant leur taille par dix. Cela suppose :
à partir du deuxième cycle des universités (niveau master) d’aboutir à une véritable intégration des universités,des grandes écoles et des Établissements de recherche.
2. Une part importante de la délinquance et de la criminalité procède en France (et dans le monde) du trafic de drogue. La levée de la prohibition aux États-Unis a montré ses effets bénéfiques sur la criminalité. Les expériences étrangères, hollandaises notamment, ont montré les effets bénéfiques de la dépénalisation sur la consommation de stupéfiants. Il faut donc :
associer dépénalisation de la consommation de drogues douces (cannabis, haschisch) et politique d’éducation et de prévention.
3. La France connait un écart croissant entre les globalisés, ceux qui profitent sans problème de la mondialisatio, les inclus– ceux qui jouissent d’un emploi et/ou d une source de revenus à peu près garantis et stables – les marginaux – précaires, périphériques et intermittents de toutes sortes -, et les exclus, ghettoïsés et ségrégués qui n’accèdent que très difficilement à l’emploi. À la fois pour lutter contre le chômage et pour permettre au plus grand nombre de rechercher les voies d’une société convivialiste, il faut :
développer une politique résolue du temps effectivement choisi, i.e. non pas une politique d’imposition de temps partiels non souhaités, mais d’attention systématique aux rythmes de vie des salariés.
Alain Caillé