Dans les pays que l’on dit « riches », la pauvreté prospère. En France, un habitant sur sept (et un enfant sur cinq) vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Dans l’Union européenne, un sur cinq est considéré comme « en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ». Aux Etats-Unis, un habitant sur quatre est pauvre selon les critères européens. Que faire à notre échelle, dans la France d’aujourd’hui ? Trois choses..
Cesser de stigmatiser les pauvres, accusés de se complaire dans l’assistance. En réalité, les deux tiers des adultes pauvres d’âge actif sont en emploi ou en recherche active d’emploi. Ils n’ont pas besoin d’aumône, mais d’emplois dont ils pourront vivre et, souvent, de formation. Ce n’est pas impossible : les structures d’insertion par l’activité économique le prouvent.
- Traiter les pauvres comme tout le monde. Si vous avez des enfants, vous disposez d’allocations familiales non imposables, et tout le monde trouve cela normal. Mais si vous touchez le RSA, on déduit de votre RSA les allocations familiales que vous percevez. Pour toutes les familles « normales », les allocations familiales sont un plus, pour les familles pauvres, elles sont un moins.
- Investir dans les enfants pauvres autant que dans les enfants de familles favorisées pour casser une bonne fois pour toutes le cycle infernal de la pauvreté reçue en héritage. C’est dans la prime enfance que tout se joue. Or les enfants pauvres fréquentent cinq fois moins que les autres enfants les crèches, parce qu’elles sont trop chères, trop loin ou trop pleines.
Denis Clerc