mardi 17 décembre 2019

Discussion à partir des livres de Dominique Méda et Marie-Monique Robin.

Compte-rendu de la réunion des convivialistes du 4 février 2015 

 Présents : Ahmet Insel, Jacques Lecomte, Marc Humbert, Gus Massiah, Jean-Baptiste de Foucauld, Bernard Perret, Susan George, Anne-Marie Fixot, Dominique Méda, Marie-Monique Robin, Alain Caillé, Alfredo Pena Vega, Vicherat, Antoine Bevort, Antoine Peillon, Christophe Fourel, Pierre-Olivier Monteil, Geoffrey Pleyers, François Gèze.

 Excusés : Jean Baubérot, Vincent de Gaulejac, Isabelle Sorente, Philippe Chanial, Patrick Viveret, Sylvie Gendreau Fabienne Brugère, Jacqueline Morand, Roger Sue.

 Une séance très riche, comme on pourra le constater. Ouverte par quelques mots d’introduction d’A. Caillé : Partout, dans les conférences que nous faisons les uns et les autres en France ou à l’étranger, on ressent une énorme demande d’esquisser les contours d’une autre société, de sauver et de développer le « vivre-ensemble » (autrement dit le convivialisme). Tout le monde se demande, nous demande : « Qu’est-ce qu’on peut faire ? ». Et cette inquiétude et cette demande se sont encore sensiblement intensifiées après le 7 et le 11 janvier, ce qui confirme une des idées centrales du Manifeste convivialiste : ce qui nous manque le plus aujourd’hui, c’est une philosophie politique alternative qui expose comment nous pourrons encore vivre ensemble « en nous opposant sans nous massacrer ». « Convivialisme » est le nom de cette philosophie politique qui se cherche un peu partout à travers les associations qui composent la « société civique ». Mais elle ne deviendra crédible que si nous parvenons à préciser les grandes caractéristiques, et notamment économiques, de la société que nous voulons voir advenir. Pour cela, le mieux est de partir de la discussion des analyses et des propositions de Dominique Méda et Marie-Monique Robin qui, parmi nous, sont de celles et ceux qui ont été le plus loin dans cette direction.

 D. Méda retrace brièvement pourquoi elle en est venue à s'intéresser à la question de la croissance. Au cours de ses premières recherches consacrées au travail et à l'histoire de sa valorisation, elle avait conclu celles ci par un appel à réduire la place occupée par le travail dans la vie sociale de manière à libérer un espace plus large pour les activités politiques, démocratiques, citoyennes. Pourquoi seul le travail est il reconnu, pourquoi toutes les autres activités sont elles considérées comme moins importantes : parce que seul le travail est officiellement comptabilisé dans le PIB. Dans Qu'est ce que la richesse ?, publié en 1999, D. Méda racontait donc son enquête sur les raisons pour lesquelles notre société avait fini par assimiler production et richesse, notamment avec le coup de force de Malthus, puis de Smith, et s'était doté de conventions, telle que le PIB, inscrivant dans les outils de représentation et de gestion cette réalité. C'est à cette occasion quelle avait rencontré le passionnant travail de Francois Fourquet. Dans Qu'est ce que la richesse ?, elle interrogeait l'assimilation entre croissance, production et progrès : une société riche n'est ce pas d'abord une société capable de produire des individus civilisés, aptes à la paix, une société bien liée, avec un faible degré d'inégalités et où les principaux biens sont répartis ? Elle en appelait à l'élaboration de nouveaux indicateurs de richesse alternatifs ou complémentaires au PIB en soulignant les nombreuses limites de ce dernier. La réception de ces propositions était d'abord assez modeste sauf deux rencontres et coopérations déterminantes : avec Jean Gadrey et Florence Jany Catrice, qui consacreront en 2002 un rapport à la question des nouveaux indicateurs de richesse existant au niveau international, et avec Patrick Viveret qui rendra aussi en 2002 un rapport sur la reconsidération de la richesse. C'est ensemble que plusieurs années plus tard, ils créeront le Forum pour d'autres indicateurs de Richesse. Dans la Mystique de la croissance, elle revient sur les racines du fétichisme de la croissance et s'interroge notamment sur les raisons pour lesquelles les dégâts de celle-ci, dégâts sociaux et environnementaux, ont été occultés. Car il s'agit bien de cela : certes, la croissance a amené d'immenses bienfaits, mais aussi des maux, elle est ambivalente, productrice de bienfaits et de maux, mais alors pourquoi ces derniers ont ils été occultés ? Sans doute en raison du nouveau rapport homme nature qui s'est instauré en rupture avec le paradigme grec (voir les travaux de Vernant ou ceux, controversés, de Lynn White), et continué avec la modernité (la nature réduite à l'étendue chez Descartes et Galilée, forcée de livrer ses secrets chez Bacon)...Mais fortes sont aussi les responsabilités de la science économique, qui a oublié la finitude et la résistance de la nature et aussi de la sociologie qui s'est focalisée sur les interactions sociales aux dépens des relations homme nature. Le comble de l'occultation est atteint avec la mise en oeuvre du PIB dans les années 30 40. D.Méda rappelle ces critiques et les résultats des travaux de la Commission Stiglitz. Le PIB ne joue pas le rôle d'alerte. Elle rappelle aussi les premières propositions du rapport de cette commission critiquées par FAIR, notamment l'épargne nette ajustée : les indicateurs s'appuient sur une vision du monde et la bataille des indicateurs alternatifs est une bataille des différentes visions du monde concernant ce qui compte pour l'inscription des sociétés dans la durée. Mais changer d'indicateurs ne suffit pas, il faut aussi relativiser l'importance de la croissance dans nos raisonnements, nos politiques et nos actions quotidiennes, collectives et individuelles et réintroduire des critères éthiques dans la production, c'est à dire produire sous contrainte du respect de normes environnementales et sociales en prenant soin de notre patrimoine naturel, du travail humain et de la cohésion sociale. Elle rappelle que l'assemblée nationale vient d'ailleurs d'adopter une proposition de loi sur les nouveaux indicateurs de richesse. Concrètement, il faut nous engager maintenant dans la reconversion écologique de la société en accordant un poids déterminant à la question de l'emploi. Sur cette question, D Méda rappelle l'importance des thèses de Jean Gadrey : une production plus propre, socialement et écologiquement, exigera plus de travail, qui pourra être réparti sur un plus grand nombre de personnes. Elle s'interroge sur le meilleur argumentaire pour convaincre de la nécessité d'engager au plus vite cette bifurcation. Le discours de la décroissance ou de la sobriété lui semble trop difficile à accepter par tous ceux qui n'ont pas le minimum vital. Elle préfère un discours axé sur la qualité et capable de fonder une cause commune entre les consommateurs et les salariés trop souvent opposés aujourd'hui : un discours capable de mettre en évidence - grâce aux nouveaux indicateurs - les avantages d'un nouveau modèle, la qualité des produits (de l'alimentation notamment), et la qualité du travail ( alors même que le malaise au travail est aujourd'hui considérable) Elle conclut sur la nécessité de tenir absolument ensemble question écologique et question sociale, ne pas faire de gradualisme, de mettre la résolution de la première au service de la résolution de la seconde, et surtout de remettre à l'honneur, comme le propose Alain Supiot, la Déclaration de Philadelphie et la résistance au détricotage des protections du travail.

 Le point de départ de M-M. Robin a été la question de savoir pourquoi le système agro-industriel ne parvient pas à nourrir le monde. Comme l’a bien montré sa belle enquête sur Monsanto on constate qu’il fait tout pour détruire l’agrobiologie qui, elle, pourrait le faire. Dans son livre « Sacrée croissance » elle a rencontré de nombreux « lanceurs d’avenir », experts mondialement connus ou militants anonymes. Avant de commencer son exposé elle tient à rendre hommage aux penseurs de la décroissance qui ont eu le courage de tirer la sonnette d’alarme et d’imaginer des solutions dans le scepticisme général. L’invention d’un monde alternatif s’organise selon elle autour de trois axes principaux :

 - 1. L’agriculture urbaine. L’exemple de Rosario (1,2 Ms habitants, Argentine) est saisissant. Grâce à l’initiative de la mairie qui a subordonné l’octroi de certaines aides à un travail dans les jardins urbains, on a assisté à la transformation des piqueteros, souvent violents, en authentiques leaders communautaires. Même chose à Toronto. Tous ces terrains agro-urbains, qui permettent de nourrir des centaines de familles, sont des commons.

 - La relocalisation et la transition énergétique. M-M. Robin relate de multiples expériences réussies, impulsées par de modestes « héros locaux » qui disent : « Si, c’est possible » et entraînent la majorité derrière eux. La clé de toutes ces expériences c’est la transformation des consommateurs en prosommateurs

- Les monnaies locales. Le plus souvent directement convertibles dans la monnaie légale, mais fondantes, non accumulables, elles sont en croissance exponentielle partout dans le monde. L’expérience phare est celle de la banque Palmas (Fortalezza, Brésil). Avant le lancement de cette monnaie par M. Rosario, un prêtre du courant de la théologie de la libération, 80 % des habitants s’approvisionnaient en dehors des quartiers pauvres. C’est maintenant l’inverse.

 Le tableau dressé par M-M. Robin redonne espoir. Oui, il y a bien quelque chose, plein de choses à faire. Dans le recherche de l’autonomie des communautés (ce mot de communauté qui sonne si bien en espagnol ou en anglais mais qui est trop déprécié en France où il est associé au communautarisme).

 À la suite de ces deux exposés, une discussion générale s’engage.

Ch. Fourel en déduit qu’il ne nous faut pas lutter seulement contre le libéralisme mais aussi contre le keynésianisme qui croit tout pouvoir résoudre par la relance de la croissance. L’expérience des monnaies locales incite à imaginer des formes de redistribution primaire.

B. Perret travaille sur l’économie circulaire et l’économie de la fonctionnalité. Avec l’économie collaborative et, plus ancienne, l’économie sociale et solidaire, on a là quatre logiques économiques qui se développent à et de l‘intérieur même du système. On assiste donc à ne convergence du local et du systémique qui doit nous inciter à dialectiser l’opposition top/down.

Fr. Flahault rappelle que tous les acquis des sciences humaines et sociales nous permettent de « remettre l’économie à sa place » (comment le faire ? s’était-on demandé précédemment). Ils montrent en effet que la vie sociale est une fin en soi, ce qui n’est pas vrai de la vie économique.

J-B. de Foucauld s’inquiète du risque que les communautés que l’on souhaite autonomes ne deviennent trop fermées et étouffantes. La modernité n’a-t-elle pas permis de sortir de la clôture pour faire naître la société ouverte ?

J. Lecomte interroge M-M. Robin sur la part d’optimisme et de pessimisme que comportent ses analyses.

A. Peillon rappelle la dimension anthropologique de la violence, liée au désir de posséder, qui alimente corruption et soif du pouvoir, et insiste sur le rôle central des femmes, toujours plus important, dans l’invention des formes de coopération pacifique.

F. Gèze note que dans toutes les expériences décrites par M-M. Robin on trouve toujours au moins les trois ingrédients suivants : 1. L’existence d’un collectif ; 2. L’importance d’un ou de plusieurs « héros locaux ». 3. Une forme ou une autre d’articulation avec les autorités politiques locales.

S. George dit qu’il est très encourageant de donner à voir toutes les forces sociales qui vont dans le sens du convivialisme, mais qu’il ne faut pas oublier qui sont nos adversaires.

A. Pena-Vega estime que le temps de faire des diagnostics est passé (nous sommes tous d’accord sur les constats) et qu’est venu celui de la convergence des expériences. Et pourquoi pas à partir de la thématique de la Terre nourricière ?

D. Vicherat juge que ce qui empêche nos analyses d’être entendues c’est le fait que la majorité des gens se raccroche encore à l’espoir d’une posssible croissance verte. L’autre difficulté c’est que, localement, si l’on veut avancer, il faut accepter de s’allier avec des gens qui ne sont pas nécessairement de gauche.

G. Massiah pour sa part détaille les différents risques ou dangers qui guettent le convivialisme : 1. Le risque de la récupération, exercice dans lequel le capitalisme (et notamment financier) excelle. 2. Celui de la mobilisation de la société derrière les pouvoirs pour lutter contre le terrorisme. 3. Celui d’un recouvrement de la finance et de la politique, recouvrement qui signifierait la mort du politique. 4. Le danger de la marginalisation scientifique. Rappelons-nous comment il n’y a pas si longtemps la communauté scientifique appelait à se mobiliser contre l’ « obscurantisme » de ceux qui s’inquiétaient du réchauffement climatique, par exemple. Il est donc très important de mener la bataille chez les scientifiques (Cf. l’action de l’Alliance Science-Société).

A. Caillé rappelle dans le même ordre d’idée comment le récent « Nobel » d’économie Jean Tirole a mis touts son poids dans la balance pour empêcher la création d’une section du CNU « Économie et société » en dénonçant la « nullité » et « l’obscurantisme », là encore, de ses défenseurs. Par ailleurs, tout en partageant les critiques de l’hégémonie symbolique du PIB il n’est pas partisan de mettre en avant l’idée qu’on pourrait s’en passer sans trop de difficultés. L’augmentation du PIB signifie une augmentation du pouvoir d’achat monétaire de marchandises. Nous ne pouvons pas défendre l’idée du convivialisme en annonçant aux chômeurs, aux plus démunis, ni même peut-être à la majorité, qu’il va leur falloir disposer d’un pouvoir d’achat monétaire toujours plus réduit. La critique du keynésianisme est nécessaire mais doit être maniée avec prudence. Enfin, il n’est pas sûr que les communautés locales puisent être les seuls sujets auto-suffisants de l’action politique.

M. Humbert rappelle ce qu’il appelle « le coup de force » d’Adam Smith, i.e. l’idée que la main invisible du marché conduit toute seule au plus grand bonheur du plus grand nombre.

B. Perret, en réponse aux inquiétudes de G. Massiah, estime qu’il faut se garder d’opposer une base vertueuse à une technocratie plus ou moins perverse et récupératrice. Une fois encore, c’est à tous les niveaux de la société, au somment comme ne bas, que se cherchent des problématiques et des solutions convivialistes.

J-B. de Foucauld, en réponse aux réserves d’A. Caillé pense qu’il faut proposer un troc qualité vs. Sobriété. Il ne faut pas voir peur d’invoquer la sobriété si on montre qu’elle accroît la qualité de la vie. Il rappelle que la social-démocratie a consisté en une série de compromis. Aujourd’hui il faut trouver un compromis à réaliser entre le salarié et le consommateur.

F. Flahault ajoute qu’il faut rééquilibrer la balance en faveur des biens collectifs dont les consommateurs privés ne voient pas suffisamment tout ce qu’ils leur apportent.

P-O. Monteil fait observer que richesse et qualités ne s’éprouvent qu’à travers le temps et se demande quelle est la conception du temps propre au convivialisme dès lors que la croyance en l’au-delà s’estompe ou disparaît.

A-M. Fixot remarque de son côté que toute action visant à améliorer concrètement la qualité de la vie, que ce soit, par exemple en voulant élargir les horaires d’ouverture des bibliothèques ou en réfléchissant aux restructurations urbaines se heurte aux syndicats et aux partis politiques.

Pour A. Peillon, « il est midi (*minuit ? ) moins trois ». Il ne reste que bien peu de temps pour conjurer les catastrophes. Ce qui le frappe c’est que partout, dans les medias, dans les administrations, et même au sommet de nombre d’entreprises, il existe une forte et claire conscience des problèmes. Ce ne sont pas les rapports ou les expertises qui manquent. Mais force est de constater qu’in fine ce sont toujours des décisions contraires qui s’imposent. Comment ne pas y voir la marque de la corruption ? Un autre problème à affronter est que les convivialistes ne sont pas des révolutionnaires alors que les activistes le sont.

S. George aimerait qu’on approfondisse une bonne fois la notion de « communs ». Trop floue selon elle. Elle plaide pour que les membres des communautés (communities) puissent et sachent limiter leur nombre.

A. Insel juge qu’il sera difficile de mobiliser sur l’idée de qualité, au demeurant particulièrement récupérable. Il estime qu’il faut renoncer à l’idée d’un mot d’ordre universellement recevable. Par exemple, le « bien vivre », en Turquie revoie à une image de fainéantise et de glande. De même le plaidoyer pour le « slow » passe mal, surtout auprès des jeunes qui veulent tout sauf ralentir. Enfin, nous allons devoir affronter des discours sécuritaires. Pourquoi ne pas nous approprier l’idéal de la sécurité et expliquer qu’il passe par le convivialisme ?

Pour finir :

D. Méda répond à A. Pena-Vega qu’il est faux qu’on en ait fini avec les diagnostics. Nos idées sont bien loin d’être reçues. Partout, dans les cercles académiques, nous sommes perçus comme des marginaux. Parler de sécurité ? Pourquoi pas ? Mais il faudrait aussi parler de la santé. Pouvons-nous avancer sans un parti politique qui porte nos idées ? Le plus urgent aujourd’hui est de résister aux attaques contre le droit du travail.

M.M. Robin ne cache pas son pessimisme (elle qui nous a remonté le moral en témoignant de toutes les expériences positives menées à travers le monde…). Elle ne voit de solution et de salut que dans le partage. Et aussi, dans ce qu’elle appelle un « exode urbain », dans une perspective de glocalité

Conclusion.

Le rédacteur de ce compte-rendu aime bien, habituellement, tenter quelques lignes de synthèse. La chose semble ici difficile. Il faudrait en tout cas pour cela y réfléchir et prendre du temps. Dans l’immédiat, ce qui lui vient à l’esprit c’est une sorte de résumé en forme de parodie de slogan quasi publicitaire ou pseudo existentialiste : « Le convivialisme est un qualitativisme » (et réciproquement. Ou encore : « Convivialisme = qualité+ sécurité + santé », sans doute préférable aujourd’hui au slogan passé de mode : « Le communisme c’est l’électricité plus les soviets ».

[1] La mystique de la croissance, Seuil

[1] Sacrée croissance, La Découverte

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