Me voilà, vulnérable comme une artiste doit l’être, qui expose ma rumination psychologique, ma dissonance existentielle et mon désarroi d’être multiculturel. Mon sang est souillé par la mort de 1,7 million de personnes. Les traumatismes de ma mère et de ses parents coulent dans mes veines. J’ai porté leurs lourds souvenirs, comme des rêves vivaces. Les séquelles du génocide ont laissé mon pays à la dérive, sans boussole, dans une rivière sans fin. J’ai besoin de souligner l’atrocité des guerres et de la déviance humaine pour refléter notre chaos intérieur. L’essor et la chute de la civilisation d’Angkor devraient être un rappel de l’effondrement qui nous guette, un avertissement pour que nous nous réveillions.
Les sociétés modernes mondialisées sont bâties sur la compétition, le mensonge, la corruption, l’hyper consommation, l’avidité et le pouvoir qui mènent le monde à la catastrophe. C’est notre avenir qui est en jeu et aujourd’hui. L’humanité est confrontée à une crise multi-systémique, qui touche toutes les couches de la société : le post covid 19, la guerre en Ukraine, la crise économique et environnementale, la montée des extrémistes, la manipulation des médias de masse… Il est évident que le système actuel a atteint ses limites.
J’ai commencé à m’interroger sur le but de notre existence. Savons-nous où nous allons ? Nous vivons au-dessus de nos moyens, sans aucun sens de l’orientation. Nos relations avec nous-mêmes, avec les autres et avec la nature sont conflictuelles. Cette rivalité et cette compétition peuvent expliquer notre chute. Nous sommes tous embarqués dans le même voyage sur cette terre. Il est de notre devoir de trouver synchronisation et équilibre dans notre relation au monde.
Ce court métrage est un appel à agir pour favoriser une nouvelle approche du changement, pour imaginer une alternative, pour créer un nouveau paradigme qui aborde les questions urgentes et brûlantes. Redéfinir les mentalités, reconstruire une base solide nouvelle pour le monde, une base qui intègre un ensemble de valeurs oubliées. Cultivons l’art du mieux vivre ensemble dans la convivialité. Rêvons et construisons un avenir éthique et responsable
Face à l’effondrement de notre civilisation, il est de notre devoir d’artistes d’éclairer les esprits, de rassembler les âmes rebelles pour transformer notre maladie collective en une énergie de changement passionnée. Nous devons réveiller la conscience morale de l’humanité en lançant une campagne de Renaissance artistique, permettant à l’art de jouer un rôle actif et majeur dans l’évolution de notre civilisation.
Les jeunes du monde entier se révoltent et commencent à se mobiliser, ils exigent des actions concrètes de la part des États et des gouvernements, mais sans succès. Nous ne pouvons plus attendre que nos demandes soient satisfaites. Génération C (comme Génération Covid, Génération Conscience, Génération Convivialiste, etc.) est un mouvement artistique à vocation sociale qui vise à créer une civilisation empathique promouvant l’intelligence émotionnelle, l’éthique et les responsabilités sociales. Il a pour objectif d’initier un passage du statut de consommateur à celui de citoyen conscient. En utilisant le pouvoir de l’activisme artistique, ce mouvement combine le pouvoir de l’émotion à travers l’art et la planification stratégique de l’activisme pour provoquer un changement de comportement ainsi qu’une prise de conscience.
Génération C, bien au-delà des artistes, est ouverte à tous les jeunes résolus à inventer la nouvelle civilisation dont nous avons un besoin impérieux et urgent.