Né à Paris le 8 juillet 1921, Edgar Morin est donc un tout nouveau centenaire. Il a marqué le monde de la pensée depuis la deuxième moitié du 20ème siècle et peut-être est-il le penseur de référence pour aider l’humanité à se sortir au cours de ce 21ème siècle des impasses où elle se débat. Penseur non-disciplinaire, mais combinant les connaissances de nombre de disciplines, Edgar Morin a construit une œuvre intellectuelle abondante qui renouvelle la manière de penser et de connaître l’univers où nous vivons. Il a fréquenté le monde politique, intellectuel et littéraire, depuis la deuxième guerre mondiale – et dans la résistance- jusqu’à aujourd’hui ; un temps marxiste et communiste, il a vite pris un cheminement non-conventionnel tant dans le domaine politique que dans le domaine scientifique ce qui lui a été source de méfiance plus que de reconnaissance. Il a construit une pensée originale en fécondant les intuitions nées de ses premiers travaux par l’inspiration venue d’avancées internationales en différents domaines et a développé des collaborations surtout en Italie, en Espagne et en plusieurs pays d’Amérique Latine. Elles ont été très appréciées et une quarantaine d’universités lui ont décerné le titre de Docteur Honoris Causa. Chercheur au CNRS il a été un travailleur infatigable, savant parcourant le monde, lecteur tout autant de romans que d’ouvrages scientifiques – et un cinéphile boulimique-, disséminant ses idées et dévorant la vie à plein.
Au cours de cette vie en tourbillon permanent, il a labouré le champ des connaissances sans jamais s’arrêter, creusant un sillon personnel profond et original. En particulier il a pris acte, un peu comme la physique quantique l’a fait dans le domaine du monde matériel, de ce que la complexité du monde échappe, rappelle-t-il souvent, à « toute logique qui exclut l’ambiguïté, l’incertitude [et qui] expulse la contradiction ».
Avant de présenter cette nouvelle manière de penser qu’il a forgée, nous allons rappeler comment il en est arrivé à cette construction épistémologique et comment elle lui permet de porter un regard qui lui est propre sur les bouleversements qui traversent notre humanité. Un regard particulièrement apprécié en France et que les grands journaux et les derniers présidents de la République française ont sollicité fréquemment. Edgar Morin a souvent répété qu’il écrit pour tous et pour chacun et il a publié une soixantaine d’ouvrages sortis en un dizaine de langues dont beaucoup destinés au grand public. En terminant, nous présenterons de quelle manière il voit le futur de notre humanité aujourd’hui malmenée par la pandémie de la Covid et la Voie qu’elle pourrait emprunter pour avancer vers un monde meilleur.
Edgar Morin, est principalement connu comme l’auteur d’une Méthode en six volumes, publiés entre 1977 et 2004[1] et qui propose une manière originale et indispensable pour penser le monde de manière pertinente. Avant de donner des indications sur cette « Méthode », on peut retracer ce qui l’a conduit à se lancer dans une telle reconstruction fondamentale.
Ses premières activités de recherches, motivées selon lui, comme celles menées tout au long de sa vie par une interrogation de type Kantienne[2], l’on conduit à ressentir des insuffisances dans les pratiques usuelles des chercheurs, toujours ou presque disciplinaires. Il a donc pris des « libertés » avec ces pratiques usuelles et construit ainsi peu à peu des manières pour le moins décalées, intuitives, par rapport aux pratiques courantes, mais ne constituant qu’une accumulation d’intuitions sans qu’elles soient organisées en une forme cohérente, en un ensemble pertinent propre à être exposé et à servir de « méthode ».
Ses premières recherches sont du domaine de l’Anthropologie et menées dit-il avec l’acception selon laquelle elle avait été fondée en Allemagne : une réflexion sur l’humain utilisant toutes les ressources des différentes sciences. C’est dans cet esprit qu’il a engagé une réflexion sur l’Homme et la mort[3], en rassemblant et reliant des connaissances qui étaient totalement séparées[4].
Il a peu après mené des recherches sur une dimension tout aussi peu « rationnelle », celle de l’imaginaire tel que l’explore le cinéma[5], publiant ses travaux avec une sous-titre qui innove en matière de catégorie disciplinaire, « anthropologie sociologique ».
Mais sa réflexion, a-t-il souvent confié, doit beaucoup à l’expérience d’avoir été catapulté en 1965 dans un petit village rural breton, Plozévet, pour une enquête interdisciplinaire qui a duré deux ans[6]. Il avait choisi le thème de la modernisation qui ne répond à aucune discipline et qui correspond aussi bien à la modernisation des esprits que des techniques. Une sorte d’ethnographie qu’il a appelé la sociologie du présent. Il en a retiré en particulier la conviction qu’il faut à la fois vouloir objectiver, se distancer mentalement, et en même temps subjectiver, c’est-à-dire qu’il faut aimer, il faut avoir de la sympathie pour les gens.
Il faut essayer d’expliquer comment Edgar Morin est passé de ces intuitions qui contestent l’inscription dans un cadre disciplinaire et qui formulent des exigences qui paraissent un peu éloignées de la rationalité, de la logique usuelles, à une formulation explicite d’une autre manière de penser.
Cela n’a pas été un opération table rase sur les penseurs anciens. Bien au contraire Edgar Morin s’est nourri des auteurs « classiques » Français et étrangers, historiques et contemporains. Il se dit avoir été fortement influencé par Hegel et Marx, mais aussi par des auteurs plus récents qui en Allemagne s’étaient efforcés– c’est l’école dite de Frankfort, de les dépasser comme Adorno, Horkheimer, Heidegger dont il a repris des textes dans la revue Arguments co-fondée en 1956 et publiée jusque 1962. Mais il souligne que sa Méthode doit surtout aux apports nouveaux réalisés principalement aux Etats-Unis entre 1940 et 1955 et à peu près inconnus en France. Il a été invité, l’année 1969-1970, à l’institut Jonas Salk en Californie où il dit avoir découvert les ingrédients qui lui ont servi à écrire la Méthode.
Avec Jacques Monod, qui se trouvait dans cet institut, il a découvert le paradoxe de la génétique, le bouble-bind avec Gregory Bateson, la « complexité » avec William Ross Ashby, la théorie de l’information avec Claude Shannon et Warren Weaver. Certainement l’œuvre – l’amitié- de Heinz Von Foerster fut décisive, avec son principe de order from noise, complétant celui d’Erwin Schrödinger order from disorder, et lui a fait connaître les travaux de Gotthard Günther et les self-organizing systems ; il a complété son bagage avec les travaux de Ludwig von Bertalanffy, de Humberto Maturana et Francisco Varela.
De retour en France, avec Jacques Monod et quelques autres du Centre de Royaumont pour une science de l’homme, il a poussé à diffuser une conception reliant l’homme bio-physique et l’homme psycho-culturel avec en particulier l’organisation en 1972 d’un colloque international sur « L’Unité de l’Homme ». C’est alors qu’il a rédigé une communication intitulée « Le paradigme perdu : la nature humaine » qui devint un livre[7] publié en 1973 par le Seuil et qui fut selon lui un rameau prématuré de La Méthode.
Il y montre une relation complexe : la nature produit la culture et la culture produit la nature. Cette réflexion anthropologique l’a conduit à soutenir l’idée de trinité humaine[8] : l’humain est à la fois individuel, biologique et social. L’esprit ne saurait émerger que du fonctionnement biologique du cerveau, et l’espèce est présente dans les gènes de l’individu, l’individu qui produit l’espèce en se reproduisant, de même l’individu est dans la société qu’il fabrique avec ses semblables, mais la société est en lui avec le langage, les normes qu’il intériorise. L’individu dépend de la société qui dépend des individus. Chacun des termes de la trinité est à l’intérieur et producteur des trois autres. L’humain est triple : individu-espèce-société. Trois « réalités » séparées mais inséparables. On en arrive là à une pensée complexe qui doit relier le séparé parce qu’inséparable. Dans le paradigme perdu il montre aussi que l’homme est à la fois sage – homo sapiens– mais aussi fou – homo demens– et que la folie est souvent géniale…Puis il élargira à une multiplicité la bipolarité de tout humain, qui est aussi bien homo faber qui taille des outils qu’homo imaginarius, mythologique ou religieux ou encore tout autant Homo econonomicus rationnel intéressé qu’homo liber ou ludens qui agit gratuitement ou pour l’amour du jeu. Ces bipolarités sont vécues par l’espèce et par chaque individu qui est à la fois égocentrique centré sur son Je et cherchant autrui qui lui est indispensable, construisant un Nous, et ce faisant cherche à vivre et pas seulement survivre, c’est-à-dire cherche la poésie pour ne pas en rester à la prose. Ce qui correspond dit Edgar Morin au vers de Höderlin, l’homme habite la terre poétiquement[9]. Il lui a fallu systématiser cette manière de comprendre la complexité humaine dans un monde que n’expliquent plus des raisonnements fondés sur la non-contradiction, causalités linéaires et le réductionnisme.
C’est ce qu’il appelle la dialogique de la vie qui n’obéit à aucun principe logique supérieur. Elle obéit à la complexité de la réalité vivante. Le paradigme dialogique commande la pensée, laquelle alors utilise la logique sans se laisser asservir par elle.[10] Mais si la pensée ne se soumet pas à cette double exigence elle est aveugle d’une partie de ce qu’est et de ce que fait le monde.
Edgar Morin a organisé l’expression de cette dialogique dans La Méthode tout en l’écrivant, volume après volume, ce qui a été dit-il, pour moi-même, une aventure personnelle. Une aventure de la vie qui est pour chacun plus que jamais incertaine, plus que jamais terrifiante, plus que jamais exaltante. Caminante no hay camino, se hace el camino al andar[11] dit-il en citant Antonio Machado.
La réforme de la pensée introduite par Edgar Morin débouche à la fois sur une proposition de réforme de l’éducation pour apprendre à vivre et sur l’effort de diffuser le plus possible la prise de conscience de notre communauté de destin sur cette terre-patrie telle qu’il la dénomme
Pour lui la réforme de pensée est inséparable d’une réforme de l’éducation, elle-même inséparable d’une réforme de pensée, c’est-à-dire que l’une est nécessaire à l’autre. Cette réforme de pensée est inséparable de la vraie prise de conscience de la réalité des problèmes planétaires, de l’Humanité aujourd’hui. Tout notre système de connaissance est là selon lui, pour nous rendre aveugles, c’est-à-dire pour produire des connaissances séparées et fragmentées sur un ensemble enchevêtré. Les experts sont des aveugles, les économistes clos sont des aveugles. Nous avons donc un système de connaissance qui nous rend aveugles sur les problèmes fondamentaux et globaux… C’est dire, à quel point cette réforme de l’éducation[12] est cruciale. Mais elle ne se suffira pas. Elle est nécessaire, insuffisante, mais indispensable. Alors comment faire ? Tout commence toujours de façon modeste, locale souligne Edgar Morin. Il faut que des réformes naissent quelque part dans un lieu périphérique où ne règne pas d’une façon hégémonique un mode de pensée stérile qui malheureusement est le nôtre[13].
Selon lui, pour l’humanité, la mondialisation est la pire et la meilleure des choses. C’est la pire parce qu’elle nous conduit à la catastrophe mais c’est la meilleure parce que pour la première fois, elle crée une communauté de destin planétaire et une possibilité d’une nouvelle étape pour l’Humanité. Il propose donc une double orientation complémentaire bien qu’antagoniste : il faut mondialiser et dé-mondialiser.
Mondialiser permet de donner à l’humanité un sens de l’universel, affirme-t-il en citant Montaigne qui proclamait déjà : « J’estime tous les hommes mes compatriotes ». Des réalités de la mondialisation en cours il note celles qui donnent consistance à l’idée de Terre-patrie, à l’idée de communauté de destin entre tous les membres d’une seule et même espèce. La mondialisation orchestre de fait l’interaction généralisée de toutes les sociétés éparses sur le globe devenues interdépendantes et communicantes. Nous sommes tous des êtres anthropo-bio-physiques, fils de cette planète. C’est notre Terre-Patrie qui doit porter la métamorphose pour le progrès de l’Humanité, une nouvelle aventure possible et, souhaitable si l’on sait contrôler les moteurs devenus fous de la technique et de l’économie et de certaines croyances.
Pour bifurquer et pendre la Voie qui convient, afin de bien-vivre ensemble sur cette planète, il faut non seulement mondialiser, mais démondialiser. En particulier pour la technique, l’économie, il convient de trouver et initier d’autres politiques. Edgar Morin offre dans ses écrits un panorama complet des actions à mener. Ainsi, pour lui démondialiser c’est privilégier le local et le régional, soit notamment l’alimentation de proximité, l’agriculture de proximité, le retour à l’artisanat de proximité. Cela nécessite d’autres réformes c’est-à-dire en finir avec des produits jetables pour arriver à des produits réparables. Cela veut dire toute une série de reconnections à la vie locale avec notamment une participation citoyenne et politique. Certes, reconnait-il, tant de réformes[14], économiques, sociales, personnelles, éthiques, semblent nécessaires simultanément qu’il parait impossible de changer de voie. Mais il rétorque que toutes les voies nouvelles qu’a connues l’histoire humaine ont été inattendues, filles de déviances qui ont pu s’enraciner, devenir tendances et forces historiques. Un peu partout dans le monde apparaissent des myriades de germinations, des petits ruisseaux qui pourront devenir rivières, puis former un grand fleuve d’où pourrait découler un monde convivial, coopérant, solidaire. Là est l’espoir. Mais il nous met en garde : des forces poussent déjà sur une autre voie qui aggraverait notre situation, c’est la voie du transhumanisme débridé. Il faut donc que gagnent sur elles, les germinations d’un humanisme régénéré. Ces germinations sont entre autres celles suscitées par les idées du convivialisme qu’il soutient ou de la résonance d’Harmut Rosa qui contribuent ainsi à nourrir l’espérance d’une métamorphose.
Marc Humbert, Professeur Emérite, Université de Rennes, Convivialiste.
[1] Les titres des différents volumes donnent une idée du champ couvert et du processus de connaissance : vol 1, La Nature de la Nature, vol 2, La Vie de la Vie, vol 3, La connaissance de la connaissance, vol 4, Les Idées, vol 5, L’Humanité de l’Humanité, vol 6, l’Éthique.
[2] « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? » Emmanuel Kant, 1781, Critique de la raison pure – méthodologie transcendantale, chapitre 2, section 2, citation donnée par Edgar Morin in l’Aventure de la Méthode, 2015, p. 9. Kant pose en outre, dans un autre texte, la question qu’adopte également Morin « Qu’est-ce que l’Homme ? (Was kann ich wissen? Was sollich tun? Was darfich hoffen? Was ist der Mensch?) reprise dans le 4ème de couverture de Edgar Morin (2019) Les souvenirs viennent à ma rencontre, Paris, Fayard.
[3] L’Homme et la Mort, 1951, Corrêa (réédition Paris, Le Seuil, 1970).
[4] Lise Bourdeau-Lepage et Leïla Kebir (2010) « Un interview d’Edgar Morin », Géographie économie et société, Vol 2 n°1, p. 111-118. Interview du 24 février 2010.
[5] Edgar Morin (1956) Le Cinéma ou l’homme imaginaire- Essai d’anthropologie sociologique, Paris, Ed de Minuit.
[6]Edgar Morin (1967), Commune en France : la métamorphose de Plozévet, Paris, Fayard.
[7] Edgar Morin (1973) Le paradigme perdu : la nature humaine, Paris, Le Seuil.
[8] Morin (1973) p. 46 et Morin (2015), p. 93.
[9] Vers d’un Poème de Hölderlin in lieblicher Bläue (Hölderlin, Œuvres, Gallimard, 1967, p. 939-941) utilisé par Heidegger pour intituler une de ses conférences et conclure que la poésie met en jeu l’existence de l’homme.
[10] Edgar Morin (2019) « logique et contradiction » texte publié sur le blog de Claude Plouviet consacré à la question du tiers inclus ( http://tiersinclus.fr/) . L’url de référence du texte de Edgar Morin posté le 11 mars 2019 est : http://tiersinclus.fr/edgar-morin-logique-et-contradiction/
[11] Morin (2015), p. 125. Morin reprend cette citation dans plusieurs de ses ouvrages.
[12] Morin a publié quatre ouvrages sur l’éduction dont un écrit à la demande de l’Unesco qui l’a publié en plusieurs langues : Edgar Morin (1999) Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, Paris Unesco.
[13] Bourdeau-Lepage (2010).
[14] Il a présenté tout un ensemble qu’il considère comme les principales réformes à entreprendre dans un ouvrage : Edgar Morin (2011) La Voie pour le futur de l’humanité, Paris, Fayard.
Edgar Morin est un grand précurseur du convivialisme, cela ne fait aucun doute à mes yeux. Il est parfois difficile à suivre tant il est subtil et paradoxal en apparence. C’est qu’il a l’art de renverser toutes les formules toutes faites et de mettre en lumière le « yin et le yang » de chaque précepte philosophique. A « la fin justifie les moyens », il mettra en exergue que « les moyens justifient (c’est à dire conduisent, que chaque acte a des conséquences) à une fin » qui n’est peut-être pas celle souhaitée.
Toutefois, il me semble que sa pensée demeure tout de même dans un cadre philosophique classique de « bonnes intentions ». De mon point de vue, pour que sa pensée devienne vraiment « révolutionnante », il manque le « comment faire ». La piste du « comment faire » qui me semble la plus prometteuse me semble être dans la domestication de l’intelligence collective, dans l’acquisition d’une culture et d’un savoir faire pratique en intelligence collective dans la gouvernance des groupes. Lire Edgar Morin est difficile et demande des efforts très importants. Participer et acquérir un savoir faire en intelligence collective est très simple et à la portée de tous dès lors que les règles de fonctionnement d’un groupe sont correctement établies. C’est dans l’établissement de ces règles que la connaissance théorique et pratique de l’intelligence collective doit se concentrer et être au meilleur niveau, la pratique devient ensuite très facile. « L’institut des territoires coopératifs possède ce savoir faire » qui pourrait apporter au convivialisme un réel avenir et le sortir des « bonnes intentions ».
La domestication de l’intelligence collective oui : l’art subtil de la coopération !
Et si Homo Sapiens Neanderthalis avait trouvé une solution, dans le roman très stimulant de André Tessier du Cros, avant que Homo Sapiens demens (selon Morin) ne le fasse disparaître ?
Une lecture qui vaut le détour.
Pour Stéphane Hessel « Le motif de base de la Résistance était l’indignation. » Alors « Indignez-vous »
Et les motifs ne manquent pas, mais il en a un qui dépasse tous les autres l’accumulation massive de l’argent entre les mains de quelques-uns.
83 milliardaires en 2000 détenaient autant de richesses que 50% de l’Humanité la plus pauvre, ils n’étaient plus que 26 en 2017 pour détenir autant de richesses.
Les 500 plus riches familles de France pesaient pour 6,7% du PIB national en 1996, en 2017 elles pesaient pour 25% alors qu’entre-temps le PIB a plus que doublé et en 2020 elles pèsent pour plus de 30%.
Mais ce cancer qui se déploie sur la planète et provoque énormément de souffrance pour tous les peuples du monde qui y sont tous confrontés, nous ne cherchons qu’à en soigner les symptômes.
Et nous construisons des programmes aux innombrables propositions toutes plus intéressantes les unes que les autres tel un cautère sur une jambe de bois.
L’élection Présidentielle en France est le talon d’Achille du système.
Pourquoi ?
Parce que par UN vote il peut légitimer un renversement de ce système, notre constitution actuelle le permet dès lors que le Peuple se saisie de cette opportunité.
Ainsi nous pouvons faire de l’élection d’un représentant du Peuple, un Président Arbitre qui s’engage à soumettre au peuple une Loi référendaire en juin 2022 qui répond à l’urgentissime nécessité de mettre fin à l’extrême concentration de la richesse mais pas que.
Pourquoi cette option ?
Parce qu’elle va mettre au pied du mur tous les partis politiques dont le rejet par le Peuple entraine une forte abstention et un risque grandissant de « guerre civile »
Dans le dernier sondage du CEVIPOF de février 2021 seulement 16% des personnes interrogées font confiance aux partis politiques.
L’originalité de cette proposition peut être le facteur d’une nouvelle dynamique politique qui balaiera tous les programmes politiques présentés par les candidats à l’élection présidentielle, ils seront ringardisés et pourront être comparé à la course des petits chevaux.
Mais quel candidat aujourd’hui ?
Et bien justement ce n’est pas le problème, si l’opinion publique adhère à notre idée, un candidat de la société civile sortira adoubé par le Peuple par son honnêteté et son engagement dans la vie.
Et il n’y a pas lieu de le chercher aujourd’hui. La course aux primaires citoyennes nous désole car elle nous conduit à personnifier, c’est-à-dire à ringardiser, ce que devrait être aujourd’hui un Président de la République pour balayer ce système.
Quel doit être son rôle ?
Pour cette présidentielle nous ne jouerons pas le jeu de la course au pouvoir.
Nous voulons donner le pouvoir au peuple pour mettre fin à l’oligarchie en juin 2022 et pas qu’en France, notre proposition pourra très facilement se décliner à l’étranger les peuples ne souffrent ils pas du même mal qui les paupérisent : la concentration de la richesse par la formation de dynasties héréditaires.
Cette candidature à la présidentielle ne doit pas s’articuler avec les élections législatives, c’est ce qui fera notre force.
Ce programme n’est pas un programme de cohabitation.
Pourquoi ?
Parce que dès lors qu’il sera partagé par la « société civile », les partis politiques et les candidats de ces partis devront se positionner par rapport à cette véritable révolution Citoyenne qui s’annonce.
Et je ne doute pas qu’une clarification s’imposera d’elle-même et que les vrais défenseurs du Peuple rallieront cette proposition.
Dès lors un candidat s’imposera avant cette élection présidentielle et les partis politiques, mais pas qu’eux, proposeront un programme législatif pour conforter le changement de société que cette Loi Référendaire aura initiée.
Cette clarification permettra justement de réenclencher la force du vote démocratique qui peut renverser des montagnes et élira un Président Arbitre mettant fin à ce présidentialisme.
« Il existe une chose plus puissante que toutes les Armées du monde, c’est une idée dont l’heure est venue » Victor Hugo