Pourquoi je suis encore convivialiste par Michel Adam

Comment je suis devenu Convivialiste

J’avais apprécié assez tôt la lecture d’un certain nombre de numéros de la Revue du Mauss (15, 20, 27, 32, etc.) et aussi l’intervention de Philippe Chanial dans un Colloque de l’AE-MCX[1] à l’INSEP de Vincennes vers 2012.

Puis j’ai eu la chance d’être sollicité en fin 2011 avec mon ami Patrice Fauconnier, tous deux intervenants en DESS à l’Université de Poitiers, par l’Union Régionale Pays de Loire des Centres Sociaux et Culturels, qui m’avait déjà fait intervenir, pour mener une recherche-action à trois thématiques : l’apprenance, la  militance et la gouvernance. C’est moi qui les formule comme tels. Il s’agissait en fait du thème de la participation des habitants (Patrick), l’engagement bénévole, comment cultiver le bénévolat ? (moi) et enfin le pilotage démocratique des CSC. Ce thème fut confié à Alain Caillé, heureux de revenir, provisoirement, dans son pays.

Ce qui m’a permis de le rencontrer et de bien sympathiser. Dans chaque session de trois jours, tous les deux mois, il y avait deux soirées où les participants-es des CSC, salariés-es et bénévoles dirigeants, devaient faire un petit résumé théâtral et humoristique de leur journée. Il en est résulté de belles photos qui décorent encore aujourd’hui mon bureau !

Alors, quand le PMC est sorti, j’ai signé avec un grand plaisir… tout en regrettant l’absence notoire de la Nature et des enjeux climatiques ! Mais le SMC a nettement amélioré les choses avec les 5 principes et l’hubris à maîtriser. J’ai aussi joué le jeu du livre proposé par Alain, « Demain un monde démocratique » où nous n’avons été hélas qu’une petite douzaine à faire oeuvre d’imagination concrète et non un commentaire de plus sur le SMC. Dommage ! Cela m’a renvoyé à cette phrase de Jean Monnet que je partage pleinement et que j’ai repris dans mon livre sur sa pensée :  » Faire quelque chose plutôt que Être quelqu’un !  » Incorrigibles activistes… Notre rapport au(x) lieu(x) reste faible malgré les apports essentiels d’Augustin Berque. Et l’implication féminine également !

Ma réflexion aujourd’hui

Avons-nous besoin d’un ‘isme’ de plus ? Avec sa dimension si abstraite et si généralisante ? Si oui, il lui manque alors des incarnations symboliques et imaginaires comme les Prix du Convivialisme que j’ai imaginés et qui m’ont conduit à une collecte dans de multiples lieux de la planète, d’initiatives formidables et réjouissantes, qui sont de fait convivialistes…

Je reste Convivialiste car je supporte toujours aussi mal l’injustice ! Et j’en ai vécu beaucoup que mon prochain ouvrage Légitimités – légalités, des oppositions fertiles va raconter. Mais aussi  parce que je crois à l’action collective… pour un monde meilleur ! Qui commence par le local et parfois entraine, déclenche le global ! Nous devons donc nous centrer sur le local et ses rapports avec le global… et inversement bien sûr. Un policier, un juge, une institutrice, un commerçant, un ouvrier, un pdg, etc. ne peut se désintéresser du contexte humain dans lequel arrive en face de lui ou de elle, une personne concernée par son action. Et le « passage », le changement d’échelle commence quand on rassemble dans la différence, ce que je sais bien faire au niveau local et un peu plus. Et quelques convivialistes aussi, que je lis souvent…

Michel Adam est Ingénieur, sociologue, créateur dans l’ESS, Psdt Centre études européen Jean Monnet à Cognac


[1] Association Européenne pour la Modélisation de la Complexité fondée par Jean-Louis Le Moigne, Edgar Morin

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