mardi 17 décembre 2019

Chers amis

Les choses avancent. Lentement, mais elles avancent. Il va toutefois nous falloir accélérer et approfondir si nous ne voulons pas que tout se perde dans les sables et si nous souhaitons, au contraire, commencer à peser effectivement sur le changement des mentalités que nous appelons de nos vœux. Ce qui est notre raison d’être en tant qu’intellectuels. 

 

Ce qui avance

Après le Brésil il ya un an, l’Italie, en juin dernier, le Manifeste vient de sortir en allemand, aux éditions Transcript. Un site dédié y est consacré (www.diekonvivialisten.de). Dans ces trois pays un livre de discussion par des intellectuels connus (en Allemagne, Hans Joas ou Axel Honneth, par exemple) est en préparation. Après la réalisation d’une traduction en anglais (d’excellente qualité, me dit Dick Howard) une publication en Inde est envisageable. Etc.

En France, les relations avec le fort regroupement d’associations civiques créé il ya un an sous le nom d’États généraux du pouvoir citoyen (EGPC) s’approfondissent. De plus en plus nombreux sont les militants de ces associations qui s’habituent à voir dans le convivialisme – ou au moins dans le signifiant convivialisme – leur plus grand dénominateur commun. EGPC et convivialisme apparaissent ainsi comme les deux faces d’une même médaille. Une journée de rencontre et de débat entre les têtes de réseau de ces réseaux d’associations civiques est prévue le 15 novembre prochain. Elle devrait permettre de préciser comment monter concrètement en puissance.

Par ailleurs, il commence à se créer dans plusieurs villes (Bordeaux, Nantes, Caen, Lyon) des Cercles convivialistes, qui réunissent des personnes de bonne volonté civique, aux appartenances organisationnelles et idéologiques aussi variées que celles que nous représentons. Une idée commence à se dégage : le plus utile n’est pas que ces cercles se donnent pour mission première de commenter le Manifeste ou d’en proposer telle ou telle inflexion ou reformulation, même s’ils ont pleine légitimité et latitude pour ce faire. Non, le plus utile serait que chacun se demande ce que cela veut dire être convivialiste dans sa vie professionnelle, dans sa ville, dans son quartier, dans ses relations sociales, avec ses enfants, ses parents, etc.[1]. Qu’est-ce qu’être un instituteur, un médecin, un pompier, un policier, un agriculteur, un DRH, un mari, un prêtre, un athée, un quidam, un maire convivialiste ?, etc. Si nous réussissons à faire circuler, échanger et discuter toutes ces réflexions et témoignages sur un site convivialiste rénové, alors il pourra réellement se mettre en œuvre une dynamique d’invention collective d’une société de prospérité sans (hors, post, etc.) croissance. D’une société convivialiste.

 

Ce qu’il faut accélérer

Mais la condition première pour impulser cette dynamique, c’est de disposer d’un site attrayant, souple, efficace sur lequel on, ait envie de s’exprimer et d’échanger. Ce n’est pas le cas actuellement. Par ailleurs, il ne suffit pas de disposer d’un site, il faut aussi que quelqu’un puisse l’animer et le faire vivre. Je ne saurais y suffire, et de loin, et le simple bénévolat ne marchera pas. Il va donc falloir trouver un peu d’argent. Dans les 10 000 €, je pense. Il n’est pas exclu que la Caisse des dépôts et consignations (contactée par Christophe Fourel) puisse nous aider. Mais même dans ce cas, nous n’aurons rien avant mars ou avril 2015, ce qui veut dire encore une année de perdue. Je crois qu’il faut amorcer les choses le plus vite possible (il devient urgent de faire renaître un peu d’espérance…). Je suis prêt à y mettre un peu d’argent, personnellement. Peut-être certains d’entre vous pourront-ils contribuer également[2]. Il me semble que dès qu’un site de qualité existera il deviendra possible de demander des dons dans une logique de crowdfunding. Mais il faut avancer. Je vous tiendrai au courant des perspectives.

 

Ce qu’il faut approfondir

Mais il faut aussi, surtout sans doute, approfondir notre réflexion théorique et donner plus de consistance à nombre de propositions du Manifeste. Nous devrions nous fixer pour objectif, je crois, de rédiger avant l’été, un Second Manifeste convivialiste ou un Supplément au Manifeste du convivialisme. Nous ne nous sommes pas suffisamment réunis et n’avons pas assez discuté l’an passé pour être en mesure de le faire. En cette rentrée, j’ai tardé à tenter de provoquer une première réunion par manque fe temps et aussi parce que le restaurant où nous avions nos habitudes est en lourds travaux (je ne sais même pas s’il rouvrira). Et je n’ai pas trouvé d’autre salle. Mais c’est peut-être un mal pour un bien. À la réflexion, il n’est pas évident que nous devions nous réunir en principe tous pour discuter de tous les sujets. Soit nous ne sommes pas très nombreux et ça donne l’impression que la foi s’érode. Soit nous le sommes et on ne peut pas vraiment discuter. Je pense donc que le mieux serait de constituer plusieurs groupes (non fermés, bien sûr). Il me semble qu’il nous faut absolument avancer au moins sur les sujets suivants :

1. Pluriversalisme, laïcité et multiculturalisme. Un débat s’était amorcé l’an passé suite aux exposés de Jean-Claude Guillebaud et Jean Baubérot. Nathalie Heinich, notamment, avait fait part de son opposition à certaines des positions exprimées. Il faut absolument ré-ouvrir cette discussion et affronter les sujets qui fâchent. Il serait évidemment essentiel d’écouter Edgar Morin sur ce thème (sur d’autres aussi, bien sûr mais plus particulièrement sur celui-ci, je crois, et notamement suite à son dialogue avec Tariq Ramadan).

2. L’hubris et sa répression. Peut-on, doit-on lutter contre l’hubris et la corruption ? Et avec quelles armes ? Un revenu maximum ? La morale ? Comment avancer sur ces thèmes après les beaux exposés de Dany-Robert Dufour et François Flahault ?

3. Les réformes convivialistes indispensables. Comment inventer une société de prospérité sans croissance ? Que faut-il réformer dans l’entreprise, dans le travail ; dans l’École, à l’Université, dans les mécanismes institutionnels de la démocratie, dans la Justice, dans les prisons ?, etc.

4. Le convivialisme et la politique. Quel rapport avec les partis politiques ? Devons-nous envisager d’entrer dans le champ de la politique ? En redéfinissant la vocation politique (Politik als Beruf) ? Qu’est-ce qui ne va pas dans le jeu politique institué ? À quoi ressemblerait un programme politique convivialiste universalisable ? Et un programme politique pour la France ?

À ce stade, je propose que vous me disiez à quel(s) groupe(s) de discussion vous aimeriez plus particulièrement participer. Ou quel autre thème vous aimeriez aborder. On verrait ainsi se dessiner pour chaque thème un noyau dur de participants. C’est entre eux que se décideraient en priorité les jours, heures et lieux de réunion. Après deux-trois réunions de chaque groupe, nous pourrions tenter une ou deux réunions plénières.

Si nous ne sommes pas plus d’une dizaine, la réunion pourrait se tenir par exemple chez moi (3 avenue du Maine, 75015) en fin d’après-midi autour d’un verre ou en soirée autour d’une pizza. Mais toute autre proposition serait bienvenue.

Dites-moi ce que vous pensez de ces propositions

 

Amitiés à tous

Alain

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